Banderilles

 

Dans la tauromachie, les banderilles jouent plusieurs rôles. Sans s’attarder sur leur fonction technique, elles sont avant tout perçues comme des armes esthétiques et cruelles.

Ces bâtons enrubannés fonctionnent de manière masculine et féminine vis-à-vis de l’animal. Elles blessent et en même temps « agrémentent » le taureau de leurs papiers colorés.

Le torero, de son côté, profite de cette phase pour mettre en valeur ses qualités d’acrobate et de danseur séducteur qui se dérobe après avoir leurré et frappé sa proie.

C’est une phase légère et mobile sur le plan esthétique qui succède à la phase de la pique – dure – toute en force et en confrontation rapprochée.

J’ai rhabillé des banderilles afin de décliner les différents aspects esthétiques et symboliques de la corrida en renforçant la puissance des oppositions dont elle est constituée et qui renvoient à la complexité de la vie humaine : masculin / féminin, violence/douceur, sacré/profane, érotisme, sadomasochisme, fétichisme, culte des reliques, nature / culture, humain / animal, gravité / légèreté, rites archaïques, mythologies, grâce/torture, vie / mort, gaîté / mélancolie, comédie / drame, burlesque / tragédie, culture populaire / culture aristocratique, sacrifice / dévotion, incarnation  / transcendance, corps / esprit / mental, stratégie guerrière / expression artistique... Tout est mêlé.

Je les expose suspendues à des fils contre un mur ou dans un cadre de planches comme elles le sont dans les arènes.

 

série de banderilles habillées de diverses matières, suspendues à un fil