Les règles de la bienséance

 

Dans cette installation j’ai souhaité mettre en scène les non-dits contraignants liés au mariage qui, pendant des siècles, a été imposé universellement à tous les individus et systématiquement célébré comme un heureux événement.

Incarner une image du bonheur inconditionnel était impératif. Or le contrat n’a perduré que sous une double oppression disciplinaire et morale, celle de la loi religieuse et celle de la loi patriarcale qui ostracisaient en particulier les femmes et les enfants par la violence et la censure du corps et de la parole.

Pour exprimer cette réalité historique, religieuse et sociologique, j’ai choisi d’exposer un crucifix noir sur lequel les instruments de la Passion du Christ sont apposés avec un martinet issu du monde sado-masochiste entouré de dentelles également noires. Ces deux objets encadrent, surveillent et préservent en même temps, le portrait des mariés aux couleurs douces dont les expressions distillent paix et amour.

Par cette même occasion, je redonnais vie à cette photographie, témoin d’une époque et d’une histoire humaine mais trouvée abandonnée dans un local à poubelles.

 

installation avec une photo de mariage, martinet entouré de dentelles et crucifix

L : 1,50 cm

2000